lautopoïèse

La lautopoïèse est une notion développée par Humberto Maturana et Francisco Varela dans les années 1970 pour décrire la capacité d’un organisme vivant à se produire et à se maintenir par ses propres processus. Le terme est la forme francisée d’autopoïèse (du grec auto, soi, et poiein, fabriquer).

Les systèmes autopoïétiques (cellules, réseaux métaboliques, systèmes cognitifs) se caractérisent par une organisation autonome: un réseau de composants qui se produisent et se régénèrent, et une frontière délimitant le système et assurant sa continuité. L’autonomie s’adosse à une observation: les éléments ne proviennent pas de l’extérieur, mais sont générés par le système lui-même.

Cependant, le système reste ouvert au monde par le couplage structurel: les interactions externes ne détruisent pas l’intégrité de l’organisation, mais les transforment en changements internes qui réordonnent les processus.

Applications et implications: en biologie pour décrire les cellules et les organismes vivants; en sciences cognitives pour penser la cognition comme un processus autopoïétique de construction du sens; en sociologie, la société est vue comme un système autopoïétique de communications qui reproduit son code. Le concept a été étendu mais aussi contesté, notamment sur son caractère falsifiable et sur sa suffisance pour décrire des systèmes non biologiques.

Certains critiques estiment que l’autopoïèse peut être trop générale, difficile à tester empiriquement et confondre organisation et structure. Malgré tout, elle demeure influente dans les approches systémiques et cognitives pour penser l’autonomie, la frontière et l’identité des systèmes vivants et communicatifs.